Vive la république(
mai )
Les clichés d'Hollywood( Juin)
L'amour triomphe toujours( Juillet)
Les livres de l'été( Août)
World Trade Center( Septembre)
Octobre(Octobre)
Des mois sans toit(Novembre)
Sus aux abymes!(Décembre)
Vive la république!
Comment ne pas avoir été sonné par les résultats
du premier tour ! Personne n'aurait pu prédire ce score incroyablement
élevé pour le Front National ! Après les remous de la tempête
déclenchée, on s'interroge. Qui sont ces électeurs ? Pourquoi
? Et on connaît bien au fond la réponse. L'obsession sur
l'insécurité qui a cristallisé toutes les peurs et engendré
ce séisme politique omniprésente depuis un long moment déjà
dans le sentiment de la société française. Peur de l'avenir,
de la mondialisation, du chômage, de la violence accrue dans les quartiers
immigrés. Le vote populaire s'est fait sur les deux candidats extrêmes
marquant son désaccord. Une autre partie de l'électorat de la
classe moyenne et de la droite républicaine ne voyant pas d'enjeux majeurs
s'est laissé allée à l'abstention.
A qui la faute? sommes-nous si aveugles pour être manipulés de
la sorte ? Sommes-nous si peu critiques pour absorber argent comptant tout ce
dont nous abreuvent les médias.
Le débat sur l'insécurité a dominé la campagne.
Il a occulté tous les autres vrais problèmes, les questions sur
l'éducation, la justice, la politique d'immigration, le retour en force
des privilèges et des inégalités, ce qui fonde notre démocratie,
le mécontentement des petits commerces...
Pourquoi au lieu de nous montrer des débats stériles à
la télévision ne nous montre-t-on pas la réalité
telle qu'elle est? Pourquoi ne nous présente-t-on pas des spécialistes
qui ont étudié et analysé de façon précise
et appronfondie ces questions? Toutes les vérités ne sont pas
bonnes à dire? Parce qu'elles seraient révélatrices des
fautes passées trop lourdes à admettre ? Je ne crois pas que pour
que notre démocratie survive ce soit le bon exemple à suivre.
Il vaudrait mieux partir du principe que le citoyen français est peut-être
capable de comprendre certaines choses. Choisir la langue de bois et nous abêtir
à longueur de temps va nous conduire droit au mur. J'espère surtout
que ce choc sera salutaire comme un premier avertissement contre la régression
qui pointe et le repli hexagonal qui menace. Je veux croire que la crise politique
que nous vivons est peut-être l'occasion d'un sursaut. Et je laisse la
parole à Emmanuel Todd, démographe, anthropologue, spécialiste
des structures familiales interviewé par Antoine Perraud, Télérama
(27 avril):
Télérama: Comment réagissez-vous
au discours sécuritaire qui montre ces populations du doigt?
Emmanuel Todd: Pointer le fait que les Maghrébins sont surreprésentés
dans les chiffres de la délinquance, c'est soulever un truisme: cela
est vrai de tous les immigrés à toutes les époques, parce
que le déracinement produit toutes les pathologies sociales. Les italiens,
dans les années 20, avaient un taux d'homicide bien supérieur
à celui des maghrébins d'aujourd'hui, beaucoup mieux socialisés
à la non-violence de la société européenne actuelle...
Quand je traverse, dans de plus en plus de régions françaises,
la paix des centres-villes déserts offerts à des retraités
proprets, je me sens dans la perfection d'un univers en sous-fécondité!
Alors je pense au 93, à la Seine-Saint-Denis, avec son désordre,
ses gosses de couleurs mélangés si mal élevés. Et
je me dis que si la France survit en 2050, ce sera grâce au 93 et non
à ces villes de provinces moribondes emplies de vieillards. Ce que nous
percevons comme des phénomènes de désorganisation, de souffrance
et de regression sont en fait les véritables manifestations de la vie;
des lieux sans problème viendra la mort de la société française!...
Rien n'est acquis, restons vigilant
et surtout votons dimanche 5 mai
Florence Issac
La peur de l'autre
Le racisme
et la xénophobie sont l'expression du rejet " a priori", de
la peur de l'autre, du refus de la différence, du partage et de la communication
les sciences fondamentales et notamment la cybernétique enseignent à
quel point tout système refusant l'interaction avec l'extérieur
est voué à la dégénérescence et à
la mort certaines. Voilà pourquoi toute nationalisme est une atrophie,
une cloture organisationnelle, une perspective paranoïaque du social Rendons-nous
à l'évidence! Par ces temps de crise, ceux qui votent Front national
sont pour bonne partie ceux qui croyaient en un idéal communiste lorsque
la société était plus généreuse et laissaient
entrevoir de moins sombres perspectives qu'aujourd'hui. L'histoire de nos sociétés
n'est pas un chemin linéaire vers le progrès. Elle est faite de
cycles d'expansion et de replis économiques auxquels correspondent bien-être
social et culturel ou bien absence de perspectives d'avenir et rejet de l'Autre.
Yves
Feuillerat
LES CLICHÉS D’HOLLYWOOD
Texte:
Philippe David
1. Dans une maison hantée, les
femmes recherchent l’origine des bruits étranges en portant leurs plus
beaux sous-vêtements.
2. Pourchassé dans une ville,
vous aurez toujours la chance de pouvoir vous dissimuler au milieu d'un défilé
de la Saint Patrick, n'importe quel jour de l'année.
3. Tous les lits ont des draps spéciaux
qui s'arrêtent au niveau des aisselles de la femme mais seulement au niveau
de la taille de l'homme allongé à ses côtés.
4. N'importe qui peut facilement faire
décoller un avion, pourvu qu'il y ait quelqu'un dans la tour de contrôle
pour lui donner l'autorisation de partir.
5. Le système de ventilation
de n'importe quel bâtiment est le parfait endroit pour se cacher. Là,
personne ne pensera à vous trouver et en plus vous pourrez accéder
à toutes les pièces de l'édifice sans aucun problème.
6. Tu survivras très probablement
à toutes les guerres à moins que tu ne commettes la fatale erreur
de montrer à quelqu'un la photo de ta bien-aimée qui t'attend
sagement à la maison.
7. Un homme se prendra les plus terribles
coups sans broncher, mais sursautera quand une femme tentera de nettoyer ses
blessures.
8. Le chef de la police est souvent
Noir. En apparence, il est dirigiste et râleur : c’est pour mieux
cacher de vrais sentiments humains à l’égard de son personnel.
9. Lorsqu’un flic reçoit l’affectation
d’un nouveau coéquipier, les relations se passent mal : le premier
vient toujours de perdre tragiquement le précédent coéquipier
qui était son meilleur ami. Cela se termine toujours très bien,
amitié entre deux hommes, ou, si le nouveau coéquipier est une
femme, le héros perd subitement tout a priori machiste et finit au lit
avec sa coéquipière.
10. Au moment de payer le taxi,
ne regarde jamais dans ton
portefeuille pour sortir un billet : prends un billet un au hasard et tends-le
: c'est toujours le prix exact.
11. Les cuisines ne sont pas équipées
d’éclairage. Quand vous pénétrez dans une cuisine en pleine
nuit, ouvrez le frigo et utilisez sa lumière à la place.
12. Pendant une enquête de police,
il faut forcément passer au moins une fois dans un club de strip-tease,
toujours éclairé de rouge.
13. Une simple allumette suffit pour
éclairer une pièce de la taille d'un terrain de foot.
14. Même si vous conduisez sur
une avenue parfaitement droite, il est nécessaire de tourner vigoureusement
le volant de droite à gauche de temps en temps.
15. Tous les cabriolets décapotés
peuvent rouler, même très vite, sans que leurs passagers ne soient
décoiffés.
16. Un homme visé par 20 hommes
a plus de chance de s'en sortir que 20 hommes visés par un seul.
17. Celui ou celle qui garde un album
rempli de coupures de journaux, particulièrement si un membre de leur
famille est mort dans un étrange accident de bateau, ou d’avion, ou dans
l’incendie (toujours aussi étrange) de la maison, est forcément
coupable.
18. Ne vous tracassez pas si vous êtes
en nette infériorité numérique dans un combat d'arts martiaux
: vos ennemis attendent patiemment de vous attaquer un à un, en dansant
d'une manière menaçante autour de vous, jusqu’à ce que
leur prédécesseur soit au sol.
19. Lors d'une conversation très
émouvante, au lieu de parler en regardant votre interlocuteur, placez-vous
derrière lui et parlez-lui dans le dos.
20. S'il y a un malade mental psychopathe
en fuite, cela coïncide en général avec un orage qui coupe
le courant et les communications téléphoniques dans les parages.
Pas de chance.
21. On peut jouer de la plupart des
instruments de musique -surtout les instruments à vent, à cordes-
sans avoir à bouger les doigts.
22. Toutes les bombes sont connectées
à un chronomètre à gros affichage rouge (de plus souvent
vert, il y a des modes), afin de savoir exactement quand il est temps de se
tirer. En plus, il fait beep-beep à chaque seconde qui s’écoule ;
c’est discret…
23. Le héros finit toujours
par désamorcer la bombe quelques secondes seulement avant l’explosion.
Ouf ! Si celui qui cherche à la désamorcer est un traître,
il saute avec : il y a une justice.
24. On peut toujours se garer en bas
de l'immeuble où l'on veut aller : il y a toujours de la place.
25. Lorsqu’un policier en voiture reçoit un appel urgent, il roule toujours dans la direction opposée et doit faire un demi-tour immédiatement (sans vérifier s’il peut le faire ou non par rapport à la circulation) en faisant crisser les pneus.
26. Un six-coups de cowboy peut tirer
plusieurs dizaines de fois avant de devoir en recharger le barillet.
27. Dans les western, le méchant
est souvent habillé en noir.
28. Il arrive souvent malheur au bon
Noir qui se sacrifie toujours pour les Blancs.
29. Si une actrice montre une ou plusieurs parties intimes de son anatomie, en général, elle finit tragiquement.
30. Personne n'utilise d'annuaire ou
de service de renseignements avant de téléphoner pour la première
fois à un inconnu. Si, par hasard, quelqu’un se sert d’un annuaire, il
arrache généralement
la page qui l’intéresse.
31. Les ordinateurs semblaient tous
(en l'an 2000) ne fonctionner que sous DOS.
32. Les ordinateurs émettent
tous des bruits bizarres à chaque fois qu'ils affichent une ligne de
texte.
33. Devant un ordinateur, une personne
qui cherche un code d’accès inconnu le trouve statistiquement au bout
de moins de 10 secondes et généralement à la troisième
tentative. C’est comme si l’ordinateur était programmé pour n’afficher
que deux fois “Access Denied” avant de s’ouvrir pour de bon au troisième
essai de code.
34. Les codes d’accès sont apparemment
étudiés pour les myopes, ils s’affichent la plupart du temps sur
la moitié de la surface de l’écran.
35. Hormis les pirates de l'air et
les accidents, la nourriture embarquée à bord des avions rend
toujours les pilotes malades. Il incombe alors à un passager “lamdba”
de faire atterrir le zinc avec le concours d'un vétéran qui lui
parle en direct de la tour de contrôle.
36. Le héros est presque toujours
seul contre tous et personne ne peut rien pour lui.
37. Dans une saga récurrente,
le héros ne peut jamais garder une petite amie qui meurt à chaque
fois à la fin de l'épisode : quel tombeur !
38. Les détectives privés
sont toujours célibataires, alcooliques, fumeurs invétérés,
pauvres, surendettés et désabusés.
39. Une actrice super-canon-mais-qui-ne-le-sait-pas-au-début-du-film
porte toujours des lunettes et se coiffe de façon vieillotte, mais finit
par enlever ses carreaux et se coiffer comme une vamp pour révéler
sa beauté à son chéri et aux cinéphiles : surprise !
40. Dans un polar, la femme qui brille
par son arrogance et son intelligence est toujours une traîtresse, une
salope ou les deux à la fois.
41. Une voiture américaine démarre
toujours en faisant crisser les pneus.
42. Lorsqu’une voiture subit un violent
cahot, on voit ensuite un gros plan des passagers qui sont secoués une
seconde après ce fameux cahot.
43. Lors d'une poursuite automobile,
les enjoliveurs de roues ne tiennent jamais en place.
44. A chaque fois que quelqu'un est
pris en filature, il s'en aperçoit en regardant dans son rétroviseur.
Le fileur ne prend jamais aucune précaution, on se demande bien pourquoi…
Il allume ses phares pour qu’on le voie mieux.
45. Il suffit toujours d’une balle
bien placée pour faire exploser une voiture. Même chose lorsqu’elle
subit un accident, elle s’enflamme immédiatement. N’achetez pas de voiture
américaine.
46. Lorsqu’une course-poursuite s’éternise,
le poursuivi tombe très souvent en panne d’essence. Lorsqu’il s’arrête
à une station-service, le pompiste a toujours l’air soupçonneux,
patibulaire ou les deux à la fois et il est seul.
47. Les flics sont des ripoux la plupart
du temps, surtout s'ils sévissent dans des contrées reculées.
48. Un héros est toujours impeccablement
coiffé même après une cascade vertigineuse, sauf évidemment
pour Yul Brynner et Telly Savalas qui crânent avec leur peau lisse.
49. Dans un western, on dit d'un cow-boy
qu'il a toujours le doigt sur la gâchette. C'est dommage pour son arme,
vu que la gâchette est une pièce interne et inaccessible lorsque
le flingue est en état de fonctionnement. On devrait dire qu'il a la
détente facile, pas la gâchette.
50. Dans un western, les chevaux sont
quasiment toujours fringants et jamais épuisés.
51. Dans un western, les Indiens sont
souvent obligés de déterrer la hache de guerre. On ne voit quasiment
jamais cette action, et l'enterrement de la hache de guerre encore moins.
52. Le calumet de la paix fait toujours
tousser les Yankees.
53. Dans un western, on ne peut jamais
traverser un défilé sans se faire attaquer et les agresseurs ont
toujours sous la main un ou plusieurs rochers presque sphériques en carton
bouilli massif à balancer en contrebas.
54. Dans les hold-up bancaires, un
lingot d'or ne pèse jamais plus lourd qu'une boîte de sardines,
vu la façon dont les malfrats les manipulent.
55. Quelle que soit la destination
d'un automobiliste, il trouve toujours son chemin sans plan de la ville ou carte
routière.
56. A chaque fois que l'on voit un
train passer, il siffle ou klaxonne suivant les époques.
57. A chaque fois que l'on voit un
chat, il miaule et il est souvent noir.
58. A chaque fois que quelqu'un est
en planque, un bruit soudain se fait entendre, mais, ouf, il est provoqué
par un chat qui a fait tomber un couvercle de poubelle. Nous voilà rassurés.
59. A chaque fois qu'une poursuite
de voiture tourne à la cascade hors agglomérations, la route est
trempée, même s'il fait 40 degrés à l'ombre.
60. A la fin des conversations téléphoniques,
aucun mot de politesse (au revoir, etc) n'est échangé, le yankee
raccroche toujours au nez de son interlocuteur.
61. Le contenu d'une conversation téléphonique
revêt rarement un caractère d'urgence. Quand il y a urgence, justement,
le téléphone de l'appelé sonne dans le vide et personne
ne répond.
62. Lorsqu'un hôte organise une
réception dans sa splendide villa, il y a toujours quelqu'un pour tomber
dans la piscine.
63. Les yankees sortent de leurs baignoires
couverts de mousse et ne prennent jamais le temps de se rincer.
64. Les femmes se couchent toujours
maquillées, même après une bonne douche. En revanche, les
hommes ne se douchent jamais avant de se coucher, beurk.
65. Les hommes qui dorment nus se lèvent
en nouant la couverture autour de leur taille, tandis que les femmes se réservent
le drap du dessus pour se couvrir jusqu’au cou.
66. Après une partie de jambes
en l'air jouissive, le (et / ou la) yankee a (ont) pour coutume de fumer au
lit. Les protagonistes sont généralement presque entièrement
rhabillés…
67. Lorsqu'il fait nuit-noire dans
une chambre, on aperçoit pourtant très distinctement les protagonistes.
68. Un yankee s'introduisant par effraction
dans une maison inconnue finit dans 90% des cas par trouver ce qu'il cherche
au bout de seulement 1 minute et 12 secondes.
69. A chaque fois que quelqu'un cherche
à s'introduire nuitamment dans un lieu privé sans y être
invité et à l'insu des propriétaires, le plancher ou l'escalier
craque. Damned !
70. Un savant fou est toujours mégalomane
et finit toujours dans l'explosion de son laboratoire.
71. Les extra-terrestres sont toujours
effrayants et ont à quelques rares exceptions (Rencontres du troisième
type et E.T.) près toujours des intentions belliqueuses.
72. Quelqu'un qui veut faire savoir
qu'il vient de faire une découverte fantastique n'est jamais cru.
73. Un avocat de la défense,
débutant, fait toujours gagner son client, surtout si ce juriste est
une femme.
74. Un agent secret n'a de secret que
le titre, car tout le monde sait toujours qui il est en réalité.
75. Un agent secret dispose toujours
de gadgets qui lui sont présentés au début du film par
l’ingénieur en chef de son organisation secrète, afin d’expliquer
aux spectateurs comment ça fonctionne. Comme cela, on n’est jamais surpris…
76. Les super-héros disposent
toujours de pouvoirs surnaturels et aussi de gadgets. Tout le monde les connaît,
même s’ils travaillent généralement dans l’ombre et ne sortent
qu’en pleine nuit exclusivement. Par exemple, il ne fait jamais jour à
Gotham City, la ville de Batman…
77. Le héros finit toujours
par devenir la cible de ses ennemis qui cherchent à le tuer. Même
s’il échappe de justesse à un attentat, le héros n’est
pas du tout choqué, même pas ému, et rarement décoiffé…
78. Lorsque de jeunes étudiants
investissent un château désaffecté à l’occasion d’une
fête qu’ils organisent, ils meurent un à un de façon violente,
mystérieuse et inexplicable, d’autant plus facilement qu’ils ont toujours
la bonne idée de se séparer, surtout en pleine nuit.
79. Lorsque celui qui sait tout se
fait tuer, il parvient toujours à dire quelques mots énigmatiques
à l’enquêteur (qui arrive toujours à ce moment-là,
jamais avant, jamais après). Celui qui sait tout finit par mourir dans
les bras de l’enquêteur perplexe, sans avoir pu tout dire, sinon il n’y
aurait plus d’enquête, donc plus de film.
80. L’action de certains types de films
d’horreur (monstres en tous genres ou invasions extraterrestres, voire
catastrophes naturelles) se déroulent généralement la nuit
et sous une pluie incessante, parfois agrémentée d’orages violents
qui rythment l’action et / ou les chutes des dialogues, surtout à la
fin d’une phrase-clé.
81. Les comiques qui se produisent
sur scène dans les films yankee sont tous des ringards même pas
drôles qui ne font rire personne de ce côté-ci de l’Atlantique.
De Philippe David phidavid@club-internet.fr
L'amour triomphe toujours
1997, Hay
maté, Fusion
Huile sur toile
la fusion des corps abolit ce qui d'ordinaire nous sépare
L'été arrive et avec lui, le soleil. Le sang bout, bat plus fort, plus chaud. Haut les coeurs! Dames et messieurs se regardent et se sourient davantage. Elle court, elle court la maladie d'amour qui fait fureur depuis des lustres. Toujours d'actualité, cette danse sans trêve à laquelle se livrent hommes et femmes de tous âges. De l'émancipation féminine des années soixante, que nous reste-t-il? Une perte de repères pour ces pauvres hommes semblerait-il d'après les enquêtes, accablés de devoir être en même temps des héros et des papa-poules inconditionnels. Quand aux femmes, on leur demande de tout réussir avec maestria; L'erreur n'est pas permise; mères, amantes, travailleuses irréprochables.
L'explosion
des modèles identitaires et l'indifférenciation des sexes provoquerait-il
comme on l'annonce la panne du désir? Cette diabolisation de l'évolution
des moeurs d'une justice enfin rendue aux femmes ne cacherait-elle une détermination
sournoise des hommes pour soumettre à nouveau leur partenaire de sexe
opposé. On mélange tout. L'homme et la femme reste biologiquement
différent par essence et portent en eux inaltérables, le désir
d'explorer, de rencontrer l'Autre; une terre inconnue, mystérieuse, source
de plaisirs infinies. L'amour
est inconnaissable et il n'y a de connaissances que dans l'amour
On parle ici de différences
d'être et non pas de faire. Quand
les femmes revendiquent la dignité, les mêmes droits, l'égalité,
loin d'elles l'envie de remettre en question la différence sexuelle fondatrice
même de notre humanité.
J'observe avec effroi que parce qu'il semble impossible aux hommes(pas tous heureusement!) de répartir les cartes de façon plus équitable dans le Grand Jeu (Et comment donc! ça se comprend qui aurait intérêt à perdre ses privilèges acquis depuis la nuit des temps!), on assiste à un retour en arrière des acquis laborieusement obtenus. Il n'y a qu'à regarder à côté, Afrique, Asie, Russie et chez nous qu'est-ce que ça donne? Nous, dits pays civilisés! Le machisme renaît plus fort que jamais. Association féministe, les chiennes de garde ont été les premières à dénoncer ce grand retour du sexisme au boulot. Edifiant! Plus les femmes ont un grade élevé et plus elles sont maltraitées par leurs collègues masculins. Inconsciemment, ils leur reprochent d'être aussi compétentes qu'eux. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à subir blagues salaces et humiliations. Une ségrégation trop souvent banalisée à prendre au sérieux. L'enquête de l'INSEE confirme qu'une femme a moins de chances de reformer un couple et qu'il vaut mieux être un homme et riche...
Le désir d'indépendance pour la femme s'accompagne souvent de la perte de la possibilité d'une rencontre amoureuse. Alors que se passe-t-il? Les femmes dissocient désormais, comme les hommes, sentiment amoureux et plaisir sexuel Où quand l'amour narcissique c'est à dire l'envie de tout contrôler est plus fort que le désir d'union et d'échanges.
Le modèle
du couple aimant et stable reste toujours le lieu où la femme accepte
de disparaître dans l'opération. Et si les hommes et les femmes
acceptaient tout bonnement de s'écouter, de se parler bref de respecter
l'intégrité de l'un et de l'autre. Trop simple! peut-être.
Que de plus en plus de femmes dans la société occidentale puissent
se réaliser en s'écartant des sentiers battus de la féminité
est une preuve de haut degré de culture et d'humanité.
Plus les différences entre hommes
et femmes se gomment plus il est possible pour les personnes des deux sexes
de s'épanouir dans une multiciplicité d'êtres que chacun
peut inventer. Pour être des parents suffisamment bons, il ne faut pas
étouffer les passions et les rêves de ses filles. Pour aller plus
vite, plus loin, plus fort pour que vive un monde plus riche et plus harmonieux.
De Florence
Issac
Contre
toute forme d'esclavage et notamment la prostitution!
http://www.e-terviews.org/alonso.htm
Les livres de l'été
Du sable sur les quais de Seine... (© J-C Cholet
/ Mairie de Paris)
Les vacanciers
sont réticents cette année à tenter l'aventure qui les
conduit habituellement d'un aéroport à un autre afin de tester
le dernier forfait tout compris de leur opérateur préféré.
Pour preuve, les chiffres des voyagistes qui révèlent certaines
destinations désormais interdites pour cause de 11 septembre et de ses
produits dérivés et des séquelles, imaginaires ou réelles,
laissées dans les esprits européens. Sans doute la littérature
peut-elle pallier ce déficit de dépaysement, dans la mesure où
elle représente un précieux refuge contre la radicalisation en
permettant à toutes les opinions de s'exprimer.
Pour être certain de découvrir les contrées les plus reculées avec l'âme d'un explorateur taciturne mais exégète de toutes couleurs de l'âme, il faut lire Paul Bowles. Spécialiste des chroniques exotiques, cet écrivain qui s'est lui-même exilé à Ceylan, puis au Maroc, excelle dans La jungle rouge, roman écrit dans les années soixante et qui raconte l'histoire d'un couple américains plus ou moins échoués dans un port dévoré par les moustiques en Amérique du Sud.
Ken Mac Clure est un auteur anglais de thrillers dont le style efficace se double néanmoins d'une écriture précise malgré des scénarios plutôt alambiqués. C'est le cas dans Examen clinique(poche) qui est non pas l'histoire-passionnante-d'un psychologue aux prises avec la passion d'un Rorschach, mais qui se situe dans un univers très médicalisé et d'emblée angoissant, celui de la greffe d'organe sur fond d'absence de Sécurité sociale. L'établissement est sous la surveillance discrète d'un médecin inspecteur don't l'habilité et la célérité tranchent avec les coutumes de l'inspection sanitaire. Ses découvertes de plus en plus terrifiantes poseront les limites entre la dimension humaine et l'animalité.
Fred
Vargas s'affirme de plus en plus comme une valeur sûre du roman noir français.
Cette femme sait mieux que personne créer une atmosphère faite
de pénombres et de clair-obscur où se déploient des personnages
aux sentiments chaotiques et au caractère trempé. Cest le cas
de Pars vite et revient tard(Viviane
Hamy), roman où les marins bretons égarés
dans paris marchent au gré de la houle toujours agitée dans leur
coeur.
Avec
Andréa Camillieri, on atteint des sommets désormais reconnus,
et d'ailleurs célébrés au dernier Salon du livre où
l'Italie était à l'honneur. les Editions du Fleuve Noir ont fait
paraître Un mois avec Montalbano(Fleuve Noir),
une suite de trente nouvelles(chacune
à lire quotidiennement, d'où le titre) qui mettent en scène
le commissaire fétiche de l'auteur, Salvo Montalbano, véritable
épicurien à la mode sicilienne reflétant à travers
ses enquêtes une étrange comedia dell'arte contemporaine.
le roman
suédois maintient la tradition d'un engagement socio-politique fort,
cela depuis Per Walhöö et maj Sjöwall qui avaient peint avec
beaucoup d'acuité la désillusion du modèle social suédois.
Henning Mankell se situe dans cette lignée avec La
muraille invisible(Seuil), roman où l'insécurité(encore
elle) le dispute à une menace bien plus profonde.
En flânant dans les jardins du mystères, la littérature
offre ainsi la possibilité de retrouver un peu d'air frais et de rester
à distance, l'espace d'un instant, des confusions et désillusions
du quotidien.
de Patrick
Contrach
Carnet
de voyages
http://www.alovelyworld.com/webthai/htmfr/bangkok.htm
Sous les cocotiers le 02/08/02
Episode 1
De Caroline Baetens
Salut la miss,
Figure-toi que nous avons failli rater notre avion car la navette RATP est restée
coincée entre Antony et Orly. Ils nous ont fait attendre une heure pour
nous dire ensuite qu il y avait un enfant qui se promenait sur les rails. Du
coup on est descendu et on s est retrouvé à faire du stop en pleine
banlieue sans taxi avec tous les gens qui prenaient l avion comme nous à
Orly. Une chance que des gens sympas aient bien voulu nous prendre en stop et
nous emmener jusqu a l'aéroport. Ensuite il y avait des fouilles de tous
les côtés à Orly. Pour finir on a constaté que notre
avion, un DC 10, était vieux de 35 ans et avant chaque décollage,
la BIMAN, compagnie du BANGLADESH, te passe un film avec la prière d
Allah... Enfin nous sommes arrives a BANGKOK et nous y sommes restés
3 jours. Loges a l auberge de jeunesse internationale, Fred était obligé
de parler anglais avec les routards hollandais, danois, anglais, australiens
et les jolies étrangères. Ca a commencé fort... Bangkok est remplie de marches dans la rue
et de cantines, il y a de très fortes odeurs de poisson grillé
et c' est polluée par les pots d' échappement. On s'est
fait masser dans un temple de Bouddha et on a circulé sur les canaux
-les plonghs- avec des ferries-bus. Fred s est fait remarquer par les moines
taillandais qui l ont trouvé à leur gout semble t il ...
maintenant nous sommes sur une île dans un bungalow de rêve. Il
y a des français qui voyagent ici avec leurs enfants. C'est pas cher
et c'est sûr, bien organisé et tranquille. Mais il y a plus d anglophones,
c est bien pour faire des progrès en anglais!
Sous les cocotiers le 04/08/02
Episode 2
On est sous les flots c'est la mousson et il y a beaucoup
de pluie alors comme sur l'île il y a des sites Internet, on vient ici
se refugier. Aujourdhui on est venu sur une plage hyper branchée
rève parties, ça nous plaît pas trop l' ambiance! Il y a
que des babas en mal de sensations On va aller bientôt plus au sud de
la thailande afin d'éviter la mousson et trouver des endroits plus typiques
On te souhaite de bonnes vacances
A PLUS
CARO Y FREDO pour leur écrire baetensc@yahoo.fr
Les attentats
11 septembre 2001, 8 h 48 : un avion s'écrase contre l'une des deux tours du World Trade Center, à New York. Ce n'est que le premier d'une série d'attentats sans précédent, qui plonge en quelques heures les États-Unis dans l'horreur. Au total, quatre avions de ligne ont été détournés par des terroristes et dirigés sur des cibles hautement symboliques, comme le World Trade Center, symbole de la puissance économique des États-Unis, et le Pentagone, siège de l'état-major américain. Il est trop tôt pour dresser le bilan des victimes, mais on présume qu'elles se compteront par milliers. Aéroports fermés, évacuation des immeubles importants, forces armées américaines en état d'alerte maximale, Washington déclenche l'état d'alerte dans tout le pays. Le président George W. Bush, qui n'hésite pas à parler d'attentats, s'est engagé envers la population américaine, sous le choc, à pourchasser et à punir les auteurs des attentats, vivement condamnés par la communauté internationale.
Mémoire
C'est
le début de l'année. Mes groupes d'élèves ne sont
pas encore constitués. je navigue d'une école à une autre.
Sur le chemin en voiture, la radio annonce, débite des infos en continue.
Je suis un peu distraite, j'écoute sans vraiment être très
attentive les paroles débitées par le journaliste. Et puis quelques
mots se fixent, s'agglutinent aux parois de mon cerveau et captent ma conscience
loin de mes préoccupations professionnelles. Extrémisme, Fin du
monde, Terrorisme, le symbole de la liberté couché au sol, anéanti,
brisé. De quoi parle-t-on? L'angoisse pointe mais se dilue, incrédule
à l'affût d'autres explications. Devant la télévision
un peu plus tard, je tente de décrypter la situation. Les tours s'effondrent
sous mon regard ébahi telles des châteaux de construction instables,
pluie de sang, de feu et de poussière. Vient la tristesse. Mon corps
abattu sous le poids des images. Encore la violence, la guerre, l'horreur. Ca
ne s'arrêtera jamais! J'ai dans la gorge un goût d'en finir avec
la vie. Cette vie dégueulasse, moi, pion protégé sur le
bon continent. Une vague de déprime m'assiège, incontrôlable.
Quoi de plus ordinaire aujourd'hui ! mais pour combien de temps? C'est tous
les jours à la télé, le soir. Le mal qui attaque, implacable,
perfide, imprévisible et qui jette son empreinte indélébile
sur la terre entière. Un sentiment d'impuissance me taraude et m'ensevelit.
A quoi bon y réfléchir? La mémoire s'oublie et aucune leçon
n'est tirée des drames du passé. L'homme invente d'autres peurs,
d'autres cataclysmes. Une phrase de Sébastien Japrisot émerge
de mon esprit: "Il fallait qu’il soit tombé bien bas pour s’imaginer
que la méchanceté humaine a des limites, le pire c’est ce qu’elle
invente de plus volontiers"
Les anciennes questions reviennent, sur le Bien, le Mal. Le bien-fondé
du Mal. Mes grandes questions, mes démons, mes répulsions, mes
dénis, mes révoltes. Je reste sans réponses adéquates,
troublée, tourmentée. Et pourtant il faut parler se rassurer,
y trouver un sens à ce capharnaüm. Vivre, garder de l'espoir.
Pourquoi toute cette presse localisée sur ce drame alors que les horreurs sévissent partout inexorable, en Afrique, en Inde, l'esclavage des femmes, la maltraitance des enfants, l'humiliation, des faibles et des pauvres?
Un an
après le débat reste ouvert, toujours à cran puisqu'on
s'interroge sur les représailles des Etats-Unis sur l'Irak Quel scénario
croire? Quelles hypothèses faire? Saura-t-on approcher cette vérité
qui nous échappe?
Assistons-nous à la vengeance des humiliés, des laissés
pour compte? Au retour de baton d'un Ben Laden, le monstre fondamentaliste fabriqué
par la "CIA" et supplantant Khadafi et Saddam Hussein?
Les américains ont été touchés de plein fouet dans
leur symbole de puissance. Ils ont montré leur vulnérabilité
et leurs limites dans la carte mondiale. Ils ont montré leur incompétence
et leur irresponsabilité en matière de politique étrangère.
De là à évoquer qu'ils seraient les chefs d'orchestre de ces attentats pour des raisons économiques(L'Afghanistan est le passage obligé de l'oléoduc permettant l'acheminement du pétrole caucasien) n'est pas acceptable et serait faire preuve d'un anti-américanisme forcené. Attention à ne pas oublier l'Histoire. Ils nous ont libérés du nazisme, ont fait preuve de clairvoyance et de courage. Comment les rendre responsable de TOUT?
Cependant être touché de plein fouet ne leur donne aucune légitimité à jouer les terroristes à leur tour. Il serait trop simpliste qu'il se porte comme les gendarmes du monde en s'enveloppant d'un discours manichéen spécieux. Les américains rejouent un mauvais film les cow-boys contre les Indiens. Ils utilisent des clichés et font abstraction de toute la problématique que ce conflit sous-tend: la genèse du terrorisme(comment a-t-il été fabriqué?), la mondialisation, les relations Nord-Sud, la perception de l'Islam. "Le moralisme américain, son évangélisme sont insupportables, note l'orientaliste Bruno Etienne. Comment peut-on vouloir gérer le monde d'aujourd'hui avec de tels critères religieux?
Il est
hors de question de légitimer Ben Laden comme il est hors de question
de légitimer des "bombes intelligentes". Les américains
doivent se constituer une culture politique et ne plus avoir une vision univoque
du monde. La critique essentielle que je leur ferais est d'être uniquement
mû par des objectifs mercantiles. Ils doivent apprendre la complexité
du monde" dit Max Gallo. Tous les peuples ne désirent pas forcément
comme il semble le penser, être calqué sur leur modèle.
Ce conflit les aidera-t-il tout au moins à sortir de leur nombrilisme
stérile, à prendre conscience de leur intolérance afin
de se construire une vision plus altruiste dans le jeu international. Quant
à nous européens il nous faut garder une puissance militaire acceptable
pour pouvoir porter notre voix et se faire également les garants de la
liberté et des droits de l'homme.
De Florence
Issac
Octobre |
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Paroles et Musique: Francis Cabrel
1994 "Samedi soir sur
la Terre"
Le vent fera craquer les branches
La brume viendra dans sa robe blanche
Y aura des feuilles partout
Couchées sur les cailloux
Octobre tiendra sa revanche
Le soleil sortira à peine
Nos corps se cacheront sous des bouts de laine
Perdue dans tes foulards
Tu croiseras le soir
Octobre endormi aux fontaines
Il y aura certainement,
Sur les tables en fer blanc
Quelques vases vides et qui traînent
Et des nuages pris aux antennes
Je t'offrirai des fleurs
Et des nappes en couleurs
Pour ne pas qu'Octobre nous prenne
On ira tout en haut des collines
Regarder tout ce qu'Octobre illumine
Mes mains sur tes cheveux
Des écharpes pour deux
Devant le monde qui s'incline
Certainement appuyés sur des bancs
Il y aura quelques hommes qui se souviennent
Et des nuages pris aux antennes
Je t'offrirai des fleurs
Et des nappes en couleurs
Pour ne pas qu'Octobre nous prenne
Et sans doute on verra apparaître
Quelques dessins sur la buée des fenêtres
Vous, vous jouerez dehors
Comme les enfants du nord
Octobre restera peut-être.
Vous, vous jouerez dehors
Comme les enfants du nord
Octobre restera peut-être.
Francis Cabrel
Les sanglots longs des violons de l'automne berce mon coeur d'une langueur monotone
Verlaine
Des mois sans toit
A l'approche de l'hiver, ayez une pensée
pour ceux qui dans le froid, recherchent tout simplement la chaleur humaine
pour passer comme il se doit, un Noël de joie, sous un toit... Dans un
monde où les valeurs humaines sont bafouées au quotidien, où
la standardisation et l'universalité gèrent nos modes de vie,
vagabonder dans l'imaginaire de la poésie est peut-être la solution
pour retrouver des instants de répit et de consolation, mais... Et après...
Devons-nous vivre en marge de la société ou s'y insérer
en tolérant les différences qui nous grandissent dans l'échange
? Sommes-nous des donneurs de leçons avec comme seule arme, notre crayon
? Devons-nous décrire les mensonges et décrier les vérités
de notre société en n'arpentant que les quatre coins de notre
salon ? Je partage l'opinion de Lessing quand il disait : " Il n'y a pas
de grandeur où il n'y a pas de vérité ". Ceci est
beau, ceci est grand mais la vérité est l'arme de l'impertinent
et le mensonge reste et restera celle du conquérant. Je suis poète
amateur et non conquérant professionnel, je décris et ne décrie
mais j'essaie de communiquer pour exister et tendre la main à ceux qui,
dans le désarroi, s'accrochent à un souffle de vie, à une
voix, à un toit…
Triste est la vie sans toi,
Triste est la nuit sans toit.
Sans toi la vie me tue,
Sans toit la nuit nous tue .
L’espoir rougit nos sangs
Mais, le sang sans la vie,
Ne ressent plus l’envie .
Je vis en gémissant
Et je meurs de non vie
Car, je suis sans logis…
Pas d’emploi, pas de mois.
Pas de mois, pas de toit.
Pas d’emploi sans toit,
Ni de vie avec toi.
Honte aux hommes sans foi
Qui trahissent nos voix,
Préférant la gestion
D’un immeuble vide
Aux êtres moribonds
Glacés et livides
Cherchant comme il se doit
Dignité sous un toit.
Les hommes cupides
Assoiffés de grandeur
Aux regards avides,
N’accordent leurs faveurs
Qu’aux malins agioteurs
Spéculant sur le dur
Ne pensant qu’au futur
Sans richesse de cœur.
Payés pour regarder
L’action bénévole,
Ils savent contempler,
Les mains dans les poches,
Oubliant l’obole
Pour ceux qui s’accrochent
Pour un franc à la vie,
Pour un toit, un sursis,
Implorant dans le froid
La chaleur humaine
De leurs égaux en droits,
Sans dédain ni haine.
Voyez, hommes d’état,
Cette pancarte là
Qui, non loin de chez vous,
A revoir leurs copies
Bien truffées d’inepties,
Montrant l’impéritie
Des seigneurs du gâchis :
« Ci-gît être
sans vie
Né de la gabegie
Des vils rois du gaspi
Trônant sur l’incurie ».
Jean-François Grégoire.
Sus aux abymes!
Impossible de ne pas tomber dessus toutes les dix minutes, ils sont partout, ces "nouveaux réactionnaires" qui n'ont rien de nouveau. De Marianne (le magazine dont même la maquette vous rend idiot) à Libération en passant par Le Monde et le procès Houellebecq, ils squattent les médias en pleurant qu'on les empêche de s'exprimer, ils s'affirment sans vergogne "à contre-courant" alors qu'il n'y a pas plus conformiste et plus officiel qu'eux. Leur "révolution" consiste à réchauffer les vieux plats moisis de la droite autoritaire en croyant que ça ne se verra pas. Et comme ça se voit, ils s'écrient qu'ils ne sont pas réacs. Et comme c'est tout de même un peu fort, ils précisent alors que c'est très bien d'être réac. Vingt ans de thatchéro-reaganisme et de mitterrandisme pompier ont abouti à la république des pions au museau raffariné, tout imprégnée de mépris du peuple. Résultat : le droitisme le plus dur fait désormais partie des idées dont on n'a plus honte, les fachos ne se cachent plus - racistes, élitistes, méprisants, anti-pauvres, anti-humanistes. Dans les médias, ils piaillent comme des vieilles filles troussées dès qu'on s'avise simplement d'identifier leur mouvance dans un essai de 96 pages qui n'a rien d'un pamphlet et demeure très poli (Le Rappel à l'ordre, de Daniel Lindenberg).
Sur la Toile, ils se lâchent : ce sont les corbeaux du Net - violents, menteurs, misogynes, sadiques, racistes, confus, accusateurs, mouchards, persécuteurs, calomniateurs, ils rendent pleinement visible l'inconscient du réac qui, à l'extérieur, cherche encore un tant soit peu à se donner des airs de civilisation. Souvent issus de la gauche extrême, peu importent leur réelles idées politiques - ils n'en ont pas. S'ils en avaient, ils n'auraient pas capitulé devant la défaite apparente des idées de gauche. Ils auraient continué à les faire vivre au nom de la solidarité humaine, du combat pour les faibles et contre les forts. Mais ils font ce dont ils ont, au fond, toujours rêvé : idolâtrer la force, haïr l'humilité, mépriser le simple, le spontané, le vivant. Car ce qu'ils aimaient depuis toujours, ce n'était pas l'homme, c'était l'autorité. Sur ce site, nous cherchons à continuer le travail amorcé par Daniel Lindenberg avec moins de révérence que ce dernier. Nous mettrons en lumière l'esprit réactionnaire contemporain tel qu'il s'exprime par la littérature, car si les auteurs fachos ont bien été nommés, leur discours et leurs procédés ne sont jamais réellement analysés. Nous nous occuperons davantage du fond, en tranchant dans le vif, et nous nous paierons leur tête, ce qui est tout l'honneur qu'ils méritent.
Frédéric Vignale Ecrivez-nous : oaf@fr.fm