Pensées

 

Edito :


2002

Vive la république( mai )

  Les clichés d'Hollywood( Juin)

L'amour triomphe toujours( Juillet)    

 Les livres de l'été( Août)
   Sous les cocotiers

World Trade Center( Septembre)    

Octobre(Octobre)

Des mois sans toit(Novembre) 

 Sus aux abymes!(Décembre)

 

mai

        Vive la république!



Comment ne pas avoir été sonné par les résultats du premier tour ! Personne n'aurait pu prédire ce score incroyablement élevé pour le Front National ! Après les remous de la tempête déclenchée, on s'interroge. Qui sont ces électeurs ? Pourquoi ? Et on connaît  bien au fond la réponse. L'obsession sur l'insécurité qui a cristallisé toutes les peurs et engendré ce séisme politique omniprésente depuis un long moment déjà dans le sentiment de la société française. Peur de l'avenir, de la mondialisation, du chômage, de la violence accrue dans les quartiers immigrés. Le vote populaire s'est fait sur les deux candidats extrêmes marquant son désaccord. Une autre partie de l'électorat de la classe moyenne et de la droite républicaine ne voyant pas d'enjeux majeurs s'est laissé allée à l'abstention.
A qui la faute? sommes-nous si aveugles pour être manipulés de la sorte ? Sommes-nous si peu critiques pour absorber argent comptant tout ce dont nous abreuvent les médias.
Le débat sur l'insécurité a dominé la campagne. Il a occulté tous les autres vrais problèmes, les questions sur l'éducation, la justice, la politique d'immigration, le retour en force des privilèges et des inégalités, ce qui fonde notre démocratie, le mécontentement des petits commerces...
Pourquoi au lieu de nous montrer des débats stériles à la télévision ne nous montre-t-on pas la réalité telle qu'elle est? Pourquoi ne nous présente-t-on pas des spécialistes qui ont étudié et analysé de façon précise et appronfondie ces questions? Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire? Parce qu'elles seraient révélatrices des fautes passées trop lourdes à admettre ? Je ne crois pas que pour que notre démocratie survive ce soit le bon exemple à suivre. Il vaudrait mieux partir du principe que le citoyen français est peut-être capable de comprendre certaines choses. Choisir la langue de bois et nous abêtir à longueur de temps va nous conduire droit au mur. J'espère surtout que ce choc sera salutaire comme un premier avertissement contre la régression qui pointe et le repli hexagonal qui menace. Je veux croire que la crise politique que nous vivons est peut-être l'occasion d'un sursaut. Et je laisse la parole à Emmanuel Todd, démographe, anthropologue, spécialiste des structures familiales interviewé par Antoine Perraud, Télérama (27 avril):
Télérama: Comment réagissez-vous au discours sécuritaire qui montre ces populations du doigt?
Emmanuel Todd: Pointer le fait que les Maghrébins sont surreprésentés dans les chiffres de la délinquance, c'est soulever un truisme: cela est vrai de tous les immigrés à toutes les époques, parce que le déracinement produit toutes les pathologies sociales. Les italiens, dans les années 20, avaient un taux d'homicide bien supérieur à celui des maghrébins d'aujourd'hui, beaucoup mieux socialisés à la non-violence de la société européenne actuelle... Quand je traverse, dans de plus en plus de régions françaises, la paix des centres-villes déserts offerts à des retraités proprets, je me sens dans la perfection d'un univers en sous-fécondité! Alors je pense au 93, à la Seine-Saint-Denis, avec son désordre, ses gosses de couleurs mélangés si mal élevés. Et je me dis que si la France survit en 2050, ce sera grâce au 93 et non à ces villes de provinces moribondes emplies de vieillards. Ce que nous percevons comme des phénomènes de désorganisation, de souffrance et de regression sont en fait les véritables manifestations de la vie; des lieux sans problème viendra la mort de la société française!...

Rien n'est acquis, restons vigilant et surtout votons dimanche 5 mai

Florence Issac

La peur de l'autre

Le racisme et la xénophobie sont l'expression du rejet " a priori", de la peur de l'autre, du refus de la différence, du partage et de la communication les sciences fondamentales et notamment la cybernétique enseignent à quel point tout système refusant l'interaction avec l'extérieur est voué à la dégénérescence et à la mort certaines. Voilà pourquoi toute nationalisme est une atrophie, une cloture organisationnelle, une perspective paranoïaque du social Rendons-nous à l'évidence! Par ces temps de crise, ceux qui votent Front national sont pour bonne partie ceux qui croyaient en un idéal communiste lorsque la société était plus généreuse et laissaient entrevoir de moins sombres perspectives qu'aujourd'hui. L'histoire de nos sociétés n'est pas un chemin linéaire vers le progrès. Elle est faite de cycles d'expansion et de replis économiques auxquels correspondent bien-être social et culturel ou bien absence de perspectives d'avenir et rejet de l'Autre.

Yves Feuillerat

 

 

  Juin

 LES CLICHÉS D’HOLLYWOOD

              Dessin :Fréderic Vignale
                                                               Texte: Philippe David  

  

1. Dans une maison hantée, les femmes recherchent l’origine des bruits étranges en portant leurs plus beaux sous-vêtements.

2. Pourchassé dans une ville, vous aurez toujours la chance de pouvoir vous dissimuler au milieu d'un défilé de la Saint Patrick, n'importe quel jour de l'année.

3. Tous les lits ont des draps spéciaux qui s'arrêtent au niveau des aisselles de la femme mais seulement au niveau de la taille de l'homme allongé à ses côtés.

4. N'importe qui peut facilement faire décoller un avion, pourvu qu'il y ait quelqu'un dans la tour de contrôle pour lui donner l'autorisation de partir.

5. Le système de ventilation de n'importe quel bâtiment est le parfait endroit pour se cacher. Là, personne ne pensera à vous trouver et en plus vous pourrez accéder à toutes les pièces de l'édifice sans aucun problème.

6. Tu survivras très probablement à toutes les guerres à moins que tu ne commettes la fatale erreur de montrer à quelqu'un la photo de ta bien-aimée qui t'attend sagement à la maison.

7. Un homme se prendra les plus terribles coups sans broncher, mais sursautera quand une femme tentera de nettoyer ses blessures.

8. Le chef de la police est souvent Noir. En apparence, il est dirigiste et râleur : c’est pour mieux cacher de vrais sentiments humains à l’égard de son personnel.

9. Lorsqu’un flic reçoit l’affectation d’un nouveau coéquipier, les relations se passent mal : le premier vient toujours de perdre tragiquement le précédent coéquipier qui était son meilleur ami. Cela se termine toujours très bien, amitié entre deux hommes, ou, si le nouveau coéquipier est une femme, le héros perd subitement tout a priori machiste et finit au lit avec sa coéquipière.

10. Au moment de payer le taxi,  ne regarde jamais dans ton portefeuille pour sortir un billet : prends un billet un au hasard et tends-le : c'est toujours le prix exact.

11. Les cuisines ne sont pas équipées d’éclairage. Quand vous pénétrez dans une cuisine en pleine nuit, ouvrez le frigo et utilisez sa lumière à la place.

12. Pendant une enquête de police, il faut forcément passer au moins une fois dans un club de strip-tease, toujours éclairé de rouge.

13. Une simple allumette suffit pour éclairer une pièce de la taille d'un terrain de foot.

14. Même si vous conduisez sur une avenue parfaitement droite, il est nécessaire de tourner vigoureusement le volant de droite à gauche de temps en temps.

15. Tous les cabriolets décapotés peuvent rouler, même très vite, sans que leurs passagers ne soient décoiffés.

16. Un homme visé par 20 hommes a plus de chance de s'en sortir que 20 hommes visés par un seul.

17. Celui ou celle qui garde un album rempli de coupures de journaux, particulièrement si un membre de leur famille est mort dans un étrange accident de bateau, ou d’avion, ou dans l’incendie (toujours aussi étrange) de la maison, est forcément coupable.

18. Ne vous tracassez pas si vous êtes en nette infériorité numérique dans un combat d'arts martiaux : vos ennemis attendent patiemment de vous attaquer un à un, en dansant d'une manière menaçante autour de vous, jusqu’à ce que leur prédécesseur soit au sol.

19. Lors d'une conversation très émouvante, au lieu de parler en regardant votre interlocuteur, placez-vous derrière lui et parlez-lui dans le dos.

20. S'il y a un malade mental psychopathe en fuite, cela coïncide en général avec un orage qui coupe le courant et les communications téléphoniques dans les parages. Pas de chance.

21. On peut jouer de la plupart des instruments de musique -surtout les instruments à vent, à cordes- sans avoir à bouger les doigts.

22. Toutes les bombes sont connectées à un chronomètre à gros affichage rouge (de plus souvent vert, il y a des modes), afin de savoir exactement quand il est temps de se tirer. En plus, il fait beep-beep à chaque seconde qui s’écoule ; c’est discret…

23. Le héros finit toujours par désamorcer la bombe quelques secondes seulement avant l’explosion. Ouf ! Si celui qui cherche à la désamorcer est un traître, il saute avec : il y a une justice.

24. On peut toujours se garer en bas de l'immeuble où l'on veut aller : il y a toujours de la place.

25. Lorsqu’un policier en voiture reçoit un appel urgent, il roule toujours dans la direction opposée et doit faire un demi-tour immédiatement (sans vérifier s’il peut le faire ou non par rapport à la circulation) en faisant crisser les pneus.

26. Un six-coups de cowboy peut tirer plusieurs dizaines de fois avant de devoir en recharger le barillet.

27. Dans les western, le méchant est souvent habillé en noir.

28. Il arrive souvent malheur au bon Noir qui se sacrifie toujours pour les Blancs.

29. Si une actrice montre une ou plusieurs parties intimes de son anatomie, en général, elle finit tragiquement.

30. Personne n'utilise d'annuaire ou de service de renseignements avant de téléphoner pour la première fois à un inconnu. Si, par hasard, quelqu’un se sert d’un annuaire, il arrache généralement  la page qui l’intéresse.

31. Les ordinateurs semblaient tous (en l'an 2000) ne fonctionner que sous DOS.

32. Les ordinateurs émettent tous des bruits bizarres à chaque fois qu'ils affichent une ligne de texte.

33. Devant un ordinateur, une personne qui cherche un code d’accès inconnu le trouve statistiquement au bout de moins de 10 secondes et généralement à la troisième tentative. C’est comme si l’ordinateur était programmé pour n’afficher que deux fois “Access Denied” avant de s’ouvrir pour de bon au troisième essai de code.

34. Les codes d’accès sont apparemment étudiés pour les myopes, ils s’affichent la plupart du temps sur la moitié de la surface de l’écran.

35. Hormis les pirates de l'air et les accidents, la nourriture embarquée à bord des avions rend toujours les pilotes malades. Il incombe alors à un passager “lamdba” de faire atterrir le zinc avec le concours d'un vétéran qui lui parle en direct de la tour de contrôle.

36. Le héros est presque toujours seul contre tous et personne ne peut rien pour lui.

37. Dans une saga récurrente, le héros ne peut jamais garder une petite amie qui meurt à chaque fois à la fin de l'épisode : quel tombeur !

38. Les détectives privés sont toujours célibataires, alcooliques, fumeurs invétérés, pauvres, surendettés et désabusés.

39. Une actrice super-canon-mais-qui-ne-le-sait-pas-au-début-du-film porte toujours des lunettes et se coiffe de façon vieillotte, mais finit par enlever ses carreaux et se coiffer comme une vamp pour révéler sa beauté à son chéri et aux cinéphiles : surprise !

40. Dans un polar, la femme qui brille par son arrogance et son intelligence est toujours une traîtresse, une salope ou les deux à la fois.

41. Une voiture américaine démarre toujours en faisant crisser les pneus.

42. Lorsqu’une voiture subit un violent cahot, on voit ensuite un gros plan des passagers qui sont secoués une seconde après ce fameux cahot.

43. Lors d'une poursuite automobile, les enjoliveurs de roues ne tiennent jamais en place.

44. A chaque fois que quelqu'un est pris en filature, il s'en aperçoit en regardant dans son rétroviseur. Le fileur ne prend jamais aucune précaution, on se demande bien pourquoi… Il allume ses phares pour qu’on le voie mieux.

45. Il suffit toujours d’une balle bien placée pour faire exploser une voiture. Même chose lorsqu’elle subit un accident, elle s’enflamme immédiatement. N’achetez pas de voiture américaine.

46. Lorsqu’une course-poursuite s’éternise, le poursuivi tombe très souvent en panne d’essence. Lorsqu’il s’arrête à une station-service, le pompiste a toujours l’air soupçonneux, patibulaire ou les deux à la fois et il est seul.

47. Les flics sont des ripoux la plupart du temps, surtout s'ils sévissent dans des contrées reculées.

48. Un héros est toujours impeccablement coiffé même après une cascade vertigineuse, sauf évidemment pour Yul Brynner et Telly Savalas qui crânent avec leur peau lisse.

49. Dans un western, on dit d'un cow-boy qu'il a toujours le doigt sur la gâchette. C'est dommage pour son arme, vu que la gâchette est une pièce interne et inaccessible lorsque le flingue est en état de fonctionnement. On devrait dire qu'il a la détente facile, pas la gâchette.

50. Dans un western, les chevaux sont quasiment toujours fringants et jamais épuisés.

51. Dans un western, les Indiens sont souvent obligés de déterrer la hache de guerre. On ne voit quasiment jamais cette action, et l'enterrement de la hache de guerre encore moins.

52. Le calumet de la paix fait toujours tousser les Yankees.

53. Dans un western, on ne peut jamais traverser un défilé sans se faire attaquer et les agresseurs ont toujours sous la main un ou plusieurs rochers presque sphériques en carton bouilli massif à balancer en contrebas.

54. Dans les hold-up bancaires, un lingot d'or ne pèse jamais plus lourd qu'une boîte de sardines, vu la façon dont les malfrats les manipulent.

55. Quelle que soit la destination d'un automobiliste, il trouve toujours son chemin sans plan de la ville ou carte routière.

56. A chaque fois que l'on voit un train passer, il siffle ou klaxonne suivant les époques.

57. A chaque fois que l'on voit un chat, il miaule et il est souvent noir.

58. A chaque fois que quelqu'un est en planque, un bruit soudain se fait entendre, mais, ouf, il est provoqué par un chat qui a fait tomber un couvercle de poubelle. Nous voilà rassurés.

59. A chaque fois qu'une poursuite de voiture tourne à la cascade hors agglomérations, la route est trempée, même s'il fait 40 degrés à l'ombre.

60. A la fin des conversations téléphoniques, aucun mot de politesse (au revoir, etc) n'est échangé, le yankee raccroche toujours au nez de son interlocuteur.

61. Le contenu d'une conversation téléphonique revêt rarement un caractère d'urgence. Quand il y a urgence, justement, le téléphone de l'appelé sonne dans le vide et personne ne répond.

 62. Lorsqu'un hôte organise une réception dans sa splendide villa, il y a toujours quelqu'un pour tomber dans la piscine.

63. Les yankees sortent de leurs baignoires couverts de mousse et ne prennent jamais le temps de se rincer.

64. Les femmes se couchent toujours maquillées, même après une bonne douche. En revanche, les hommes ne se douchent jamais avant de se coucher, beurk.

65. Les hommes qui dorment nus se lèvent en nouant la couverture autour de leur taille, tandis que les femmes se réservent le drap du dessus pour se couvrir jusqu’au cou.

66. Après une partie de jambes en l'air jouissive, le (et / ou la) yankee a (ont) pour coutume de fumer au lit. Les protagonistes sont généralement presque entièrement rhabillés…

67. Lorsqu'il fait nuit-noire dans une chambre, on aperçoit pourtant très distinctement les protagonistes.

68. Un yankee s'introduisant par effraction dans une maison inconnue finit dans 90% des cas par trouver ce qu'il cherche au bout de seulement 1 minute et 12 secondes.

69. A chaque fois que quelqu'un cherche à s'introduire nuitamment dans un lieu privé sans y être invité et à l'insu des propriétaires, le plancher ou l'escalier craque. Damned !

70. Un savant fou est toujours mégalomane et finit toujours dans l'explosion de son laboratoire.

71. Les extra-terrestres sont toujours effrayants et ont à quelques rares exceptions (Rencontres du troisième type et E.T.) près toujours des intentions belliqueuses.

72. Quelqu'un qui veut faire savoir qu'il vient de faire une découverte fantastique n'est jamais cru.

73. Un avocat de la défense, débutant, fait toujours gagner son client, surtout si ce juriste est une femme.

74. Un agent secret n'a de secret que le titre, car tout le monde sait toujours qui il est en réalité.

75. Un agent secret dispose toujours de gadgets qui lui sont présentés au début du film par l’ingénieur en chef de son organisation secrète, afin d’expliquer aux spectateurs comment ça fonctionne. Comme cela, on n’est jamais surpris…

76. Les super-héros disposent toujours de pouvoirs surnaturels et aussi de gadgets. Tout le monde les connaît, même s’ils travaillent généralement dans l’ombre et ne sortent qu’en pleine nuit exclusivement. Par exemple, il ne fait jamais jour à Gotham City, la ville de Batman…

77. Le héros finit toujours par devenir la cible de ses ennemis qui cherchent à le tuer. Même s’il échappe de justesse à un attentat, le héros n’est pas du tout choqué, même pas ému, et rarement décoiffé…

78. Lorsque de jeunes étudiants investissent un château désaffecté à l’occasion d’une fête qu’ils organisent, ils meurent un à un de façon violente, mystérieuse et inexplicable, d’autant plus facilement qu’ils ont toujours la bonne idée de se séparer, surtout en pleine nuit.

79. Lorsque celui qui sait tout se fait tuer, il parvient toujours à dire quelques mots énigmatiques à l’enquêteur (qui arrive toujours à ce moment-là, jamais avant, jamais après). Celui qui sait tout finit par mourir dans les bras de l’enquêteur perplexe, sans avoir pu tout dire, sinon il n’y aurait plus d’enquête, donc plus de film.

80. L’action de certains types de films d’horreur  (monstres en tous genres ou invasions extraterrestres, voire catastrophes naturelles) se déroulent généralement la nuit et sous une pluie incessante, parfois agrémentée d’orages violents qui rythment l’action et / ou les chutes des dialogues, surtout à la fin d’une phrase-clé.

81. Les comiques qui se produisent sur scène dans les films yankee sont tous des ringards même pas drôles qui ne font rire personne de ce côté-ci de l’Atlantique.

 De Philippe David phidavid@club-internet.fr

Juillet

L'amour triomphe toujours
 


1997, Hay maté, Fusion
Huile sur toile

 la fusion des corps abolit ce qui d'ordinaire nous sépare

 L'été arrive et avec lui, le soleil. Le sang bout, bat plus fort, plus chaud. Haut les coeurs! Dames et messieurs se regardent et se sourient davantage. Elle court, elle court la maladie d'amour qui fait fureur depuis des lustres. Toujours d'actualité, cette danse sans trêve à laquelle se livrent hommes et femmes de tous âges. De l'émancipation féminine des années soixante, que nous reste-t-il? Une perte de repères pour ces pauvres hommes semblerait-il d'après les enquêtes, accablés de devoir être en même temps des héros et des papa-poules inconditionnels. Quand aux femmes, on leur demande de tout réussir avec maestria; L'erreur n'est pas permise; mères, amantes, travailleuses irréprochables.

L'explosion des modèles identitaires et l'indifférenciation des sexes provoquerait-il comme on l'annonce la panne du désir? Cette diabolisation de l'évolution des moeurs d'une justice enfin rendue aux femmes ne cacherait-elle une détermination sournoise des hommes pour soumettre à nouveau leur partenaire de sexe opposé. On mélange tout. L'homme et la femme reste biologiquement différent par essence et portent en eux inaltérables, le désir d'explorer, de rencontrer l'Autre; une terre inconnue, mystérieuse, source de plaisirs infinies. L'amour est inconnaissable et il n'y a de connaissances que dans l'amour
On parle ici de différences d'être et non pas de faire. Quand les femmes revendiquent la dignité, les mêmes droits, l'égalité, loin d'elles l'envie de remettre en question la différence sexuelle fondatrice même de notre humanité.

J'observe avec effroi que parce qu'il semble impossible aux hommes(pas tous heureusement!) de répartir les cartes de façon plus équitable dans le Grand Jeu (Et comment donc! ça se comprend qui aurait intérêt à perdre ses privilèges acquis depuis la nuit des temps!), on assiste à un retour en arrière des acquis laborieusement obtenus. Il n'y a qu'à regarder à côté, Afrique, Asie, Russie et chez nous qu'est-ce que ça donne? Nous, dits pays civilisés! Le machisme renaît plus fort que jamais. Association féministe, les chiennes de garde ont été les premières à dénoncer ce grand retour du sexisme au boulot. Edifiant! Plus les femmes ont un grade élevé et plus elles sont maltraitées par leurs collègues masculins. Inconsciemment, ils leur reprochent d'être aussi compétentes qu'eux. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à subir blagues salaces et humiliations. Une ségrégation trop souvent banalisée à prendre au sérieux. L'enquête de l'INSEE confirme qu'une femme a moins de chances de reformer un couple et qu'il vaut mieux être un homme et riche...

Le désir d'indépendance pour la femme s'accompagne souvent de la perte de la possibilité d'une rencontre amoureuse. Alors que se passe-t-il? Les femmes dissocient désormais, comme les hommes, sentiment amoureux et plaisir sexuel Où quand l'amour narcissique c'est à dire l'envie de tout contrôler est plus fort que le désir d'union et d'échanges.

Le modèle du couple aimant et stable reste toujours le lieu où la femme accepte de disparaître dans l'opération. Et si les hommes et les femmes acceptaient tout bonnement de s'écouter, de se parler bref de respecter l'intégrité de l'un et de l'autre. Trop simple! peut-être. Que de plus en plus de femmes dans la société occidentale puissent se réaliser en s'écartant des sentiers battus de la féminité est une preuve de haut degré de culture et d'humanité.
Plus les différences entre hommes et femmes se gomment plus il est possible pour les personnes des deux sexes de s'épanouir dans une multiciplicité d'êtres que chacun peut inventer. Pour être des parents suffisamment bons, il ne faut pas étouffer les passions et les rêves de ses filles. Pour aller plus vite, plus loin, plus fort pour que vive un monde plus riche et plus harmonieux.

De Florence Issac

Contre toute forme d'esclavage et notamment la prostitution!
http://www.e-terviews.org/alonso.htm

Août

Les livres de l'été



Du sable sur les quais de Seine... (© J-C Cholet / Mairie de Paris) 

 

Les vacanciers sont réticents cette année à tenter l'aventure qui les conduit habituellement d'un aéroport à un autre afin de tester le dernier forfait tout compris de leur opérateur préféré. Pour preuve, les chiffres des voyagistes qui révèlent certaines destinations désormais interdites pour cause de 11 septembre et de ses produits dérivés et des séquelles, imaginaires ou réelles, laissées dans les esprits européens. Sans doute la littérature peut-elle pallier ce déficit de dépaysement, dans la mesure où elle représente un précieux refuge contre la radicalisation en permettant à toutes les opinions de s'exprimer.

 

Pour être certain de découvrir les contrées les plus reculées avec l'âme d'un explorateur taciturne mais exégète de toutes couleurs de l'âme, il faut lire Paul Bowles. Spécialiste des chroniques exotiques, cet écrivain qui s'est lui-même exilé à Ceylan, puis au Maroc, excelle dans La jungle rouge, roman écrit dans les années soixante et qui raconte l'histoire d'un couple américains plus ou moins échoués dans un port dévoré par les moustiques en Amérique du Sud.

Ken Mac Clure est un auteur anglais de thrillers dont le style efficace se double néanmoins d'une écriture précise malgré des scénarios plutôt alambiqués. C'est le cas dans Examen clinique(poche) qui est non pas l'histoire-passionnante-d'un psychologue aux prises avec la passion d'un Rorschach, mais qui se situe dans un univers très médicalisé et d'emblée angoissant, celui de la greffe d'organe sur fond d'absence de Sécurité sociale. L'établissement est sous la surveillance discrète d'un médecin inspecteur don't l'habilité et la célérité tranchent avec les coutumes de l'inspection sanitaire. Ses découvertes de plus en plus terrifiantes poseront les limites entre la dimension humaine et l'animalité.

Fred Vargas s'affirme de plus en plus comme une valeur sûre du roman noir français. Cette femme sait mieux que personne créer une atmosphère faite de pénombres et de clair-obscur où se déploient des personnages aux sentiments chaotiques et au caractère trempé. Cest le cas de Pars vite et revient tard(Viviane Hamy), roman où les marins bretons égarés dans paris marchent au gré de la houle toujours agitée dans leur coeur.

Avec Andréa Camillieri, on atteint des sommets désormais reconnus, et d'ailleurs célébrés au dernier Salon du livre où l'Italie était à l'honneur. les Editions du Fleuve Noir ont fait paraître Un mois avec Montalbano(Fleuve Noir), une suite de trente nouvelles(chacune à lire quotidiennement, d'où le titre) qui mettent en scène le commissaire fétiche de l'auteur, Salvo Montalbano, véritable épicurien à la mode sicilienne reflétant à travers ses enquêtes une étrange comedia dell'arte contemporaine.

le roman suédois maintient la tradition d'un engagement socio-politique fort, cela depuis Per Walhöö et maj Sjöwall qui avaient peint avec beaucoup d'acuité la désillusion du modèle social suédois.
Henning Mankell se situe dans cette lignée avec
La muraille invisible(Seuil), roman où l'insécurité(encore elle) le dispute à une menace bien plus profonde.


En flânant dans les jardins du mystères, la littérature offre ainsi la possibilité de retrouver un peu d'air frais et de rester à distance, l'espace d'un instant, des confusions et désillusions du quotidien.

de Patrick Contrach

Carnet de voyages

http://www.alovelyworld.com/webthai/htmfr/bangkok.htm

Sous les cocotiers le 02/08/02
Episode 1
De Caroline Baetens

 

Salut la miss,

Figure-toi que nous avons failli rater notre avion car la navette RATP est restée coincée entre Antony et Orly. Ils nous ont fait attendre une heure pour nous dire ensuite qu il y avait un enfant qui se promenait sur les rails. Du coup on est descendu et on s est retrouvé à faire du stop en pleine banlieue sans taxi avec tous les gens qui prenaient l avion comme nous à Orly. Une chance que des gens sympas aient bien voulu nous prendre en stop et nous emmener jusqu a l'aéroport. Ensuite il y avait des fouilles de tous les côtés à Orly. Pour finir on a constaté que notre avion, un DC 10, était vieux de 35 ans et avant chaque décollage, la BIMAN, compagnie du BANGLADESH, te passe un film avec la prière d Allah... Enfin nous sommes arrives a BANGKOK et nous y sommes restés 3 jours. Loges a l auberge de jeunesse internationale, Fred était obligé de parler anglais avec les routards hollandais, danois, anglais, australiens et les jolies étrangères. Ca a commencé fort...
Bangkok est remplie de marches dans la rue et de cantines, il y a de très fortes odeurs de poisson grillé et c' est polluée par les pots  d' échappement. On s'est fait masser dans un temple de Bouddha et on a circulé sur les canaux -les plonghs- avec des ferries-bus. Fred s est fait remarquer par les moines taillandais qui l ont trouvé à leur gout semble t il ...

maintenant nous sommes sur une île dans un bungalow de rêve. Il y a des français qui voyagent ici avec leurs enfants. C'est pas cher et c'est sûr, bien organisé et tranquille. Mais il y a plus d anglophones, c est bien pour faire des progrès en anglais!

Sous les cocotiers le 04/08/02
Episode 2

 

 On est sous les flots c'est la mousson et il y a beaucoup de pluie alors comme sur l'île il y a des sites Internet, on vient ici se refugier. Aujourdhui on  est venu sur une plage hyper branchée rève parties, ça nous plaît pas trop l' ambiance! Il y a que des babas en mal de sensations On va aller bientôt plus au sud de la thailande afin d'éviter la mousson et trouver des endroits plus typiques

On te souhaite de bonnes vacances

A PLUS

CARO Y FREDO  pour leur écrire
baetensc@yahoo.fr

 

 

World Trade Center  

 

 Les attentats

11 septembre 2001, 8 h 48 : un avion s'écrase contre l'une des deux tours du World Trade Center, à New York. Ce n'est que le premier d'une série d'attentats sans précédent, qui plonge en quelques heures les États-Unis dans l'horreur. Au total, quatre avions de ligne ont été détournés par des terroristes et dirigés sur des cibles hautement symboliques, comme le World Trade Center, symbole de la puissance économique des États-Unis, et le Pentagone, siège de l'état-major américain. Il est trop tôt pour dresser le bilan des victimes, mais on présume qu'elles se compteront par milliers. Aéroports fermés, évacuation des immeubles importants, forces armées américaines en état d'alerte maximale, Washington déclenche l'état d'alerte dans tout le pays. Le président George W. Bush, qui n'hésite pas à parler d'attentats, s'est engagé envers la population américaine, sous le choc, à pourchasser et à punir les auteurs des attentats, vivement condamnés par la communauté internationale.

Mémoire

C'est le début de l'année. Mes groupes d'élèves ne sont pas encore constitués. je navigue d'une école à une autre. Sur le chemin en voiture, la radio annonce, débite des infos en continue. Je suis un peu distraite, j'écoute sans vraiment être très attentive les paroles débitées par le journaliste. Et puis quelques mots se fixent, s'agglutinent aux parois de mon cerveau et captent ma conscience loin de mes préoccupations professionnelles. Extrémisme, Fin du monde, Terrorisme, le symbole de la liberté couché au sol, anéanti, brisé. De quoi parle-t-on? L'angoisse pointe mais se dilue, incrédule à l'affût d'autres explications. Devant la télévision un peu plus tard, je tente de décrypter la situation. Les tours s'effondrent sous mon regard ébahi telles des châteaux de construction instables, pluie de sang, de feu et de poussière. Vient la tristesse. Mon corps abattu sous le poids des images. Encore la violence, la guerre, l'horreur. Ca ne s'arrêtera jamais! J'ai dans la gorge un goût d'en finir avec la vie. Cette vie dégueulasse, moi, pion protégé sur le bon continent. Une vague de déprime m'assiège, incontrôlable. Quoi de plus ordinaire aujourd'hui ! mais pour combien de temps? C'est tous les jours à la télé, le soir. Le mal qui attaque, implacable, perfide, imprévisible et qui jette son empreinte indélébile sur la terre entière. Un sentiment d'impuissance me taraude et m'ensevelit. A quoi bon y réfléchir? La mémoire s'oublie et aucune leçon n'est tirée des drames du passé. L'homme invente d'autres peurs, d'autres cataclysmes. Une phrase de Sébastien Japrisot émerge de mon esprit: "Il fallait qu’il soit tombé bien bas pour s’imaginer que la méchanceté humaine a des limites, le pire c’est ce qu’elle invente de plus volontiers"
Les anciennes questions reviennent, sur le Bien, le Mal. Le bien-fondé du Mal. Mes grandes questions, mes démons, mes répulsions, mes dénis, mes révoltes. Je reste sans réponses adéquates, troublée, tourmentée. Et pourtant il faut parler se rassurer, y trouver un sens à ce capharnaüm. Vivre, garder de l'espoir.

Pourquoi toute cette presse localisée sur ce drame alors que les horreurs sévissent partout inexorable, en Afrique, en Inde, l'esclavage des femmes, la maltraitance des enfants, l'humiliation, des faibles et des pauvres?

 

 

 

Un an après le débat reste ouvert, toujours à cran puisqu'on s'interroge sur les représailles des Etats-Unis sur l'Irak Quel scénario croire? Quelles hypothèses faire? Saura-t-on approcher cette vérité qui nous échappe?
Assistons-nous à la vengeance des humiliés, des laissés pour compte? Au retour de baton d'un Ben Laden, le monstre fondamentaliste fabriqué par la "CIA" et supplantant Khadafi et Saddam Hussein?
Les américains ont été touchés de plein fouet dans leur symbole de puissance. Ils ont montré leur vulnérabilité et leurs limites dans la carte mondiale. Ils ont montré leur incompétence et leur irresponsabilité en matière de politique étrangère.

De là à évoquer qu'ils seraient les chefs d'orchestre de ces attentats pour des raisons économiques(L'Afghanistan est le passage obligé de l'oléoduc permettant l'acheminement du pétrole caucasien) n'est pas acceptable et serait faire preuve d'un anti-américanisme forcené. Attention à ne pas oublier l'Histoire. Ils nous ont libérés du nazisme, ont fait preuve de clairvoyance et de courage. Comment les rendre responsable de TOUT?

 Cependant être touché de plein fouet ne leur donne aucune légitimité à jouer les terroristes à leur tour. Il serait trop simpliste qu'il se porte comme les gendarmes du monde en s'enveloppant d'un discours manichéen spécieux. Les américains rejouent un mauvais film les cow-boys contre les Indiens. Ils utilisent des clichés et font abstraction de toute la problématique que ce conflit sous-tend: la genèse du terrorisme(comment a-t-il été fabriqué?), la mondialisation, les relations Nord-Sud, la perception de l'Islam. "Le moralisme américain, son évangélisme sont insupportables, note l'orientaliste Bruno Etienne. Comment peut-on vouloir gérer le monde d'aujourd'hui avec de tels critères religieux?

Il est hors de question de légitimer Ben Laden comme il est hors de question de légitimer des "bombes intelligentes". Les américains doivent se constituer une culture politique et ne plus avoir une vision univoque du monde. La critique essentielle que je leur ferais est d'être uniquement mû par des objectifs mercantiles. Ils doivent apprendre la complexité du monde" dit Max Gallo. Tous les peuples ne désirent pas forcément comme il semble le penser, être calqué sur leur modèle. Ce conflit les aidera-t-il tout au moins à sortir de leur nombrilisme stérile, à prendre conscience de leur intolérance afin de se construire une vision plus altruiste dans le jeu international. Quant à nous européens il nous faut garder une puissance militaire acceptable pour pouvoir porter notre voix et se faire également les garants de la liberté et des droits de l'homme.

De Florence Issac


Octobre

 Octobre

 

Paroles et Musique: Francis Cabrel   1994  "Samedi soir sur la Terre"


    Le vent fera craquer les branches
    La brume viendra dans sa robe blanche
    Y aura des feuilles partout
    Couchées sur les cailloux
    Octobre tiendra sa revanche
    Le soleil sortira à peine
    Nos corps se cacheront sous des bouts de laine

    Perdue dans tes foulards
    Tu croiseras le soir
    Octobre endormi aux fontaines
    Il y aura certainement,
    Sur les tables en fer blanc
    Quelques vases vides et qui traînent
    Et des nuages pris aux antennes

    Je t'offrirai des fleurs
    Et des nappes en couleurs
    Pour ne pas qu'Octobre nous prenne
    On ira tout en haut des collines
    Regarder tout ce qu'Octobre illumine
    Mes mains sur tes cheveux
    Des écharpes pour deux

    Devant le monde qui s'incline
    Certainement appuyés sur des bancs
    Il y aura quelques hommes qui se souviennent
    Et des nuages pris aux antennes
    Je t'offrirai des fleurs
    Et des nappes en couleurs
    Pour ne pas qu'Octobre nous prenne

    Et sans doute on verra apparaître
    Quelques dessins sur la buée des fenêtres
    Vous, vous jouerez dehors
    Comme les enfants du nord
    Octobre restera peut-être.
    Vous, vous jouerez dehors
    Comme les enfants du nord
    Octobre restera peut-être.

    Francis Cabrel


Les sanglots longs des violons de l'automne berce mon coeur d'une langueur monotone
Verlaine


 Novembre

 

Des mois sans toit


                 A l'approche de l'hiver, ayez une pensée pour ceux qui dans le froid, recherchent tout simplement la chaleur humaine pour passer comme il se doit, un Noël de joie, sous un toit... Dans un monde où les valeurs humaines sont bafouées au quotidien, où la standardisation et l'universalité gèrent nos modes de vie, vagabonder dans l'imaginaire de la poésie est peut-être la solution pour retrouver des instants de répit et de consolation, mais... Et après... Devons-nous vivre en marge de la société ou s'y insérer en tolérant les différences qui nous grandissent dans l'échange ? Sommes-nous des donneurs de leçons avec comme seule arme, notre crayon ? Devons-nous décrire les mensonges et décrier les vérités de notre société en n'arpentant que les quatre coins de notre salon ? Je partage l'opinion de Lessing quand il disait : " Il n'y a pas de grandeur où il n'y a pas de vérité ". Ceci est beau, ceci est grand mais la vérité est l'arme de l'impertinent et le mensonge reste et restera celle du conquérant. Je suis poète amateur et non conquérant professionnel, je décris et ne décrie mais j'essaie de communiquer pour exister et tendre la main à ceux qui, dans le désarroi, s'accrochent à un souffle de vie, à une voix, à un toit…

 

 

  

 

Triste est la vie sans toi,

Triste est la nuit sans toit.

Sans toi la vie me tue,

Sans toit la nuit nous tue .
                     
L’espoir rougit nos sangs

Mais, le sang sans la vie,

Ne ressent plus l’envie .

Je vis en gémissant

Et je meurs de non vie

Car, je suis sans logis…

Pas d’emploi, pas de mois.

Pas de mois, pas de toit.

Pas d’emploi sans toit,

Ni de vie avec toi.

Honte aux hommes sans foi

Qui trahissent nos voix,

Préférant la gestion

D’un immeuble vide

Aux êtres moribonds

Glacés et livides

Cherchant comme il se doit

Dignité sous un toit.

Les hommes cupides

Assoiffés de grandeur

Aux regards avides,

N’accordent leurs faveurs

Qu’aux malins agioteurs

Spéculant sur le dur

Ne pensant qu’au futur

Sans richesse de cœur.

Payés pour regarder

L’action bénévole,

Ils savent contempler,

Les mains dans les poches,

Oubliant l’obole

Pour ceux qui s’accrochent

Pour un franc à la vie,

Pour un toit, un sursis,

Implorant dans le froid

La chaleur humaine

De leurs égaux en droits,

Sans dédain ni haine.

Voyez, hommes d’état,

Cette pancarte là

Qui, non loin de chez vous,

                   Défie ces grippe-sous 

A revoir leurs copies

Bien truffées d’inepties,

Montrant l’impéritie

Des seigneurs du gâchis :

« Ci-gît être sans vie

Né de la gabegie

Des vils rois du gaspi 

Trônant sur l’incurie ».

 

Jean-François Grégoire.

 

 

 

 

Décembre

Sus aux abymes!

 

Impossible de ne pas tomber dessus toutes les dix minutes, ils sont partout, ces "nouveaux réactionnaires" qui n'ont rien de nouveau. De Marianne (le magazine dont même la maquette vous rend idiot) à Libération en passant par Le Monde et le procès Houellebecq, ils squattent les médias en pleurant qu'on les empêche de s'exprimer, ils s'affirment sans vergogne "à contre-courant" alors qu'il n'y a pas plus conformiste et plus officiel qu'eux. Leur "révolution" consiste à réchauffer les vieux plats moisis de la droite autoritaire en croyant que ça ne se verra pas. Et comme ça se voit, ils s'écrient qu'ils ne sont pas réacs. Et comme c'est tout de même un peu fort, ils précisent alors que c'est très bien d'être réac. Vingt ans de thatchéro-reaganisme et de mitterrandisme pompier ont abouti à la république des pions au museau raffariné, tout imprégnée de mépris du peuple. Résultat : le droitisme le plus dur fait désormais partie des idées dont on n'a plus honte, les fachos ne se cachent plus - racistes, élitistes, méprisants, anti-pauvres, anti-humanistes. Dans les médias, ils piaillent comme des vieilles filles troussées dès qu'on s'avise simplement d'identifier leur mouvance dans un essai de 96 pages qui n'a rien d'un pamphlet et demeure très poli (Le Rappel à l'ordre, de Daniel Lindenberg).

Sur la Toile, ils se lâchent : ce sont les corbeaux du Net - violents, menteurs, misogynes, sadiques, racistes, confus, accusateurs, mouchards, persécuteurs, calomniateurs, ils rendent pleinement visible l'inconscient du réac qui, à l'extérieur, cherche encore un tant soit peu à se donner des airs de civilisation. Souvent issus de la gauche extrême, peu importent leur réelles idées politiques - ils n'en ont pas. S'ils en avaient, ils n'auraient pas capitulé devant la défaite apparente des idées de gauche. Ils auraient continué à les faire vivre au nom de la solidarité humaine, du combat pour les faibles et contre les forts. Mais ils font ce dont ils ont, au fond, toujours rêvé : idolâtrer la force, haïr l'humilité, mépriser le simple, le spontané, le vivant. Car ce qu'ils aimaient depuis toujours, ce n'était pas l'homme, c'était l'autorité. Sur ce site, nous cherchons à continuer le travail amorcé par Daniel Lindenberg avec moins de révérence que ce dernier. Nous mettrons en lumière l'esprit réactionnaire contemporain tel qu'il s'exprime par la littérature, car si les auteurs fachos ont bien été nommés, leur discours et leurs procédés ne sont jamais réellement analysés. Nous nous occuperons davantage du fond, en tranchant dans le vif, et nous nous paierons leur tête, ce qui est tout l'honneur qu'ils méritent.


 Frédéric Vignale Ecrivez-nous :
oaf@fr.fm


 

 

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