Confluences

 

 A ton épaule immobile, tout feu restitué, s'appuient les anges du matin.

J'écris où ta joie porte, ample rose, histoire très douce et comme tombée des cent bouches de la nuit.
Jean-Pierre Siméon

   

 

 

Impatiences meurtries
de florence issac

 

 

 

Et alors ?

Qu’est-ce que ça peut vous faire ?

Le rien du moment m’exaspère

A n’en plus savoir que faire

A n’en plus savoir le taire

Naissance étouffée de l’excès, déhiscence

J’aurais voulu glisser sans jamais m’arrêter

Crier pour m’arracher, voler

Déliter le mur de la raison qui m’empoisonne

La crainte mortifère de vos limites

Les yeux perdus calme dans la tourmente

Fractale évanescente

Les larmes viennent ardentes, violentes en soubresauts ininterrompus

Je pleure mes belles impatiences

Meurtries au cœur de leurs tremblances

Dans le lit des rivières elles s’évaporent

Sublimes et gémissantes

Je vous rage et m’indispose

Je retourne dans mon cocon, mon mien

Ma coquille odorante

Tissée de flammes et de vanille

D’air et de miel

D’eau et de fiel

Ma coquille odorante

De mouvement et de bruit

De rires et de replis

Je vous nargue et m’indiffère

Je ne passe pas

Je crève le soleil

Inertie, léthargie

La vie cogne, émerge

A n’en plus savoir que faire

A n’en plus savoir le taire

 

 

Astre bleu

   

 L’attente s’est arrêtée
Les secondes suspendus de ciel bleu
Rythme des heures glorieuses
Les pas résonnent et s’interrogent
Quelques secondes seulement
Comme des espoirs d’éternité
Les corps se contournent, se jaugent
s’apprivoisent, écoutent
Et nous savons déjà
Qu’il n’est plus trop tard
Là au détour d’une porte
Sur un trottoir d’aéroport
Ainsi naît la lumière

Florence Issac

 

 Je te donnerai
de florence issac

 

 

 

C’est avant qu’il faut sauver

A bras le cœur

A bras le corps

Les cafards ambulants ravalent les serments

Après il est toujours trop tard

Les mots et les silences exaspérés des réminiscences

Ils se targuent de mots et d’absences

De sermons, de science et de violons

Cruels larons en l’inconscience

Brute épaisse

Ectoplaste nausilleux

Barbares effarouchés

Lâches comme beaucoup

 

Je te donnerai

A bras le cœur

A bras le corps

Le sourire câlin

Le bout de pain à la main

La chemise endimanchée

Le bout de chemin enlacé

Le verre à la main

Ton mal m’aspire et s’élève

A bras le cœur

A bras le corps

Les mots ne feront jamais le poids

Pleine lumière que ce prodige en ta demeure

Nous deux au bout de ce chemin enlacé

Accepte le cri de l’être

L’inflexible douleur

C’est avant qu’il faut sauver

Loin des donneurs de leçons

Asséchés et stériles

Honte à la vie qui s’annonce

Gelée crevante qui s’agglutine, vampirise

Arbre baillonné

Les senteurs des sentiments

Vous arrivez les mains vides

Je les veux pleines et prolixes

Passeur de l’impossible

 

Florence Issac

 

 

Vide et illusion
 de florence issac

 

 

 

Rien de directement palpable

Si ce n’est l’appréhension de ce palpable

La fine compréhension

Qui à cette fraction de seconde cristallise

La finitude l’objet le contour des formes

Dire et redire

Inlassablement pour que le rien n’échappe et devienne

Lâcher les images

Retenir aimer alors les sentiments qui nous viennent

Illusions béates de la tragédie humaine condamnée à l’errance

Dans cette profusion iconique

Comment faire confiance

A cet être si fragile

Inconstant futile

Le mettre en garde

Qu’il se reconnaisse

Fétu de paille

Gracile, impétueux, misérable, seul

Je ne peux agir et me comprendre

Que si je me tourne vers moi-même et me regarde

Long travail du poète qui décortique, démonte chaque parcelle

Des linéaments du tissu des pensées

La distance et l’analyse est la marque incontestable de ce qui constitue

Ta substance

La substantifique moelle

Seulement si tu acceptes la reconnaissance de ces illusions

Les rêves dont tu construis ta vie prendront la couleur de la réalité

Tout ce qui constitue tes désirs seront tes richesses

Unique arme efficace contre cette insondable solitude

 

 

Ode à Maria

 

Mamie, c’est avec beaucoup d’émotions que nous t’adressons ces mots dans la demeure où tu te trouves désormais.

Tu nous manques déjà si fort mais tu es maintenant très près en chacun d’entre nous.

Comment retracer ta vie te faire l’hommage le plus beau, le plus sublime, le plus approprié à ce que tu ressembles.

Comment décrire l’image la plus vraie, la plus authentique.

Venue de ton Piémont natal à Paris et fonder une famille nombreuse en banlieue parisienne, veuve à 50 ans, la vie n’a pas été simple. Certains auraient désespéré tu as su rester forte. Si attentive et compréhensive envers tes enfants malgré les aléas de l’existence. La foi t’a toujours guidé pour apporter à chacun de tes proches le meilleur.

Merci à toi Mamie

Merci pour tes enfants

         pour tes petits enfants

         pour tes arrières petits enfants

pour qui tu es un modèle de joie de vivre, de constance, de repère indestructible quant à la vie à vivre quant à l’espérance.

Lucide, intelligente, à l’écoute des autres, toujours prête à rendre service, sensible à tout ce qui touchait au monde qui t’entourait.

Quelquefois triste mais jamais défaite, toujours prête à rire, si jeune d’esprit, pleine d’énergie jusqu’au tout dernier moment avant ta maladie.

Tous nous laisse tout, tant si tu pouvais l’imaginer !

Mais tu le sais sûrement et tu es partie sereine car comme tu le disais : « Il faut que je parte. Il y en a d’autres qui m’attendent là-haut »

On avait tant besoin de toi et tu nous as montré la lumière, la voix à suivre jusqu’au bout.

Nos cœurs sont avec toi à jamais où tu reposes pour te revoir bientôt

 

Florence Issac

 


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